Les nouveaux matériaux isolants
L’isolation est devenue un réel enjeu en matière d’habitat. En construction ou rénovation, ce poste occupe une place à part entière dans les choix stratégiques d’investissement. La performance énergétique est observée de près, de nombreuses aides l’encouragent et le marché de l’isolation a donc ouvert la voie à une recherche intensive.
Les naturels revisités
Il ne s’agit pas de matériaux découverts mais plutôt de produits quasi millénaires dont les vertus isolantes sont désormais exploitées, à la faveur de l’engouement écologique et économique.
- Le chanvre : antifongique, antibactérien, résistant, il est parfait pour les combles, toitures et cloisons. Il doit néanmoins être ignifugé.
- La fibre de coco : d’une extrême longévité, son pouvoir isolant est excellent. Sa résistance à l’humidité la destine aussi bien aux sols qu’aux toitures.
- La laine de coton ou mouton : régulatrices d’hydrométrie, ces laines présentent surtout un bon bilan acoustique, bien que celle de mouton soit aussi un bon isolant thermique. Elles peuvent néanmoins se tasser avec le temps et doivent être protégées du feu et des insectes.
- Le lin : solide, régulateur d’hydrométrie, il s’avère très efficace pour l’isolation contre les bruits aériens. On l’utilise pour les murs, toitures et planchers.
- Les plumes : leurs qualités ancestrales s’appliquent surtout à l’isolation phonique et thermique des combles, pour un prix assez élevé.
- Pailles et torchis : leurs propriétés thermiques et phoniques doivent être protégées du feu et de l’humidité. Ils sont parfaits pour remplir des murs en ossature bois.
Ces isolants, aux propriétés thermique et phonique en plus d’une qualité sanitaire indéniable, se présentent sous différentes formes : vrac, panneaux, rouleaux, briques. Ils sont souvent privilégiés dans le cadre de rénovations, les constructions neuves autorisant l’appel à des matériaux réellement nouveaux. La plupart donnent droit à des crédits d’impôt.
Les isolants nouvelle génération.
Fruits de recherches élaborées, conçus en priorité pour les équipements de grande dimension en quête de performances énergétiques notables, l’évolution naturelle va les mettre rapidement à portée de la construction individuelle.
- Les produits minces réfléchissants opaques : constitués de feuilles d’aluminium très fines et de couches d’isolants d’origine animale végétale ou chimique, leurs propriétés proviennent de leur minceur et leur pouvoir thermo-réfléchissant. Ils sont déconseillés pour la toiture et leur mise en œuvre est complexe, car des lames d’air doivent être ménagées.
- Les panneaux isolants sous vide (PIV) : sous forme de panneaux ultraminces renfermant un matériau isolant sous vide, ils sont ultraperformants mais fragiles et encore très onéreux.
- Les matériaux à changement de phase (MCP) : grâce à des microbilles de cire de paraffine encapsulées et incorporées aux matériaux de construction (béton ou plâtre), l’état des MCP varient en fonction de la température. A 22 °, la cire fond et absorbe la chaleur, en dessous, la cire solidifiée restitue la chaleur accumulée. Capables de réaliser des gains de 10 à 15 % sur la facture de chauffage, certains peuvent bénéficier de crédits d’impôt.
- Les aérogels : la nanotechnologie a mis au point ce matériau essentiellement composé d’air, ultraléger, que l’on place dans certains PIV. Prix et performance inégalée les placent encore dans la catégorie des matériaux du futur peu accessibles au quotidien.
- La peinture isolante : acrylique, avec des éléments de céramique et de résine, cette peinture, destinée aux murs, façades et toitures, concerne aussi bien les espaces où le froid doit être préservé, grâce son pouvoir réflecteur, que les intérieurs, où elle régule l’humidité, conserve la chaleur et isole du bruit.